Le crépuscule des amants
Quand le couple peu à peu s’étire dans sa zone de confort
Quand la cinquantaine vous contraint à redoubler d’effort
L’ombre des regrets jonche de plus en plus les lendemains
Qui se profilent sur ce qu’il reste du chemin….
Allez, viens fouiller dans les décombres de mon corps meurtri
Afin de réveiller l’étincelle de mes sens ensevelis
Sous l’épaisse couche de routine et d’incertitude
Qui me plonge dans une douloureuse inquiétude.
Dans mes souvenirs, ressurgit l’éclat de ton regard
L’hésitation de tes doigts prêts pour un nouveau départ
A se demander si l’harmonie de nos premiers ébats
Saura nous rassasier sous les draps des prochains frimas.
Allez, viens redessiner les contours de notre amour
Celui qui nous donnait envie de nous enlacer tous les jours
Quand le désir ne s’était pas encore substitué en tendresse
Tu sais, quand j’avais besoin de plier sous tes caresses…
Quand le couple peu à peu se prépare à l’hiver, emmitouflé
Dans les couvertures qui commencent à l’étouffer
Quand se serrer contre l’autre n’est plus qu’un réconfort
Pour dormir sereinement jusqu’à l’aurore…
Je refuse d’avoir déjà vécu le plus beau de notre histoire
Comme des vestiges venant alimenter ma mémoire
Devoir uniquement faire appel à mon imagination
Pour retrouver la sensation de nos doux frissons.
Retrouver l’insouciance, te faire des avances silencieuses
Te lancer des œillades effrontées, me montrer audacieuse
Chercher à te séduire et te laisser me conduire…
Jusqu’à la limite du plaisir..
Allez, viens fouiller dans les décombres de mon corps meurtri
Pour souffler avec ardeur sur les braises de nos désirs endormis
Et ressentir ce feu intérieur qui s’attise, encore une fois
Simplement en entendant le bruit de tes pas …vers moi.
Isabelle Fluckiger Jachym
